Négationnisme des médecins
Ils font passer les effets secondaires des médicaments (ou de sevrage), pour une nouvelle maladie ou une aggravation de la maladie initiale
Le Dr Béatrice A. Golomb, de l’université de Californie à San Diego, a déclaré :«Cela semble se produire même lorsque les effets sont officiellement connus au sujet des médicaments très largement utilisés . Nous avons besoin d’une meilleure éducation des médecins au sujet des effets contraires, et d’un plus important engagement des patients pour signaler ces effets »
Les conséquences les plus graves des statines sont des atteintes du foie, et des problèmes musculaires, sans compter que les statines sont impliquées, parmi d’autres dommages, dans les pertes de mémoire, de concentration, et les sautes d’humeur.
La réaction des médecins est primordiale car les problèmes musculaires risquent de s’aggraver jusqu’à une condition rare mais fatale appelée « rhabdomyolyse » si la prise du médicament n’est pas immédiatement arrêtée.
Les enquêteurs ont été surpris d’apprendre qu’autant de médecins avaient refusé cette possibilité.
Bien que cela n’ait pas été le but de l’enquête, le Dr Golomb a noté qu’il n’existe de la part de l’industrie pharmaceutique « aucun intérêt parallèle d’être certaine que les médecins sont avertis des effets secondaires » alors qu’elle est certaine d’avoir le dernier mot au sujet des bénéfices engendrés par les médicaments qu’elle vend.
Le Dr Golomb a ajouté : « les patients devraient être prévenus des risques engendrés par les médicaments qu’ils absorbent et ceux qui constatent que leurs médecins ne remplissent pas leurs devoirs devraient s’adresser ailleurs pour être soignés. Ils devraient toujours choisir un médecin qui semble les écouter ». (cf.Drug Safety, août 2007)
Malheureusement c’est loin d’être le cas, car la parole du médecin est souvent considérée comme celle de Dieu lui-même, et l’on ne met jamais en doute la parole de Dieu.
Quoi qu’il en soit, si les médicaments étaient testés sérieusement et non sur des animaux, différents de l’homme comme nous le répétons sans cesse, ces médicaments n’auraient jamais été acceptés sur le marché. C’est bien là le problème, le « marché » et la « croissance » étant bien plus importants que la santé humaine.
Sylvie Simon
La double peine des victimes
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Le traitement était super, le patient est décédé
les méfaits que ces médicaments peuvent causer ont, pour de nombreux médecins, disparu. Lorsque les personnes sont mises sous traitement et que leur état s'aggrave, cela est interprété comme une aggravation de leur état et conduit à une augmentation des doses du médicament problématique et à l'ajout de plus de médicaments.
En 2014, en Europe, les victimes d'effets indésirables graves de médicaments continuent à éprouver les pires difficultés pour être reconnues comme telles. Il est temps de prendre conscience du caractère inacceptable de cette situation, et d'agir.
Le 30 janvier 2014, lors de la "Pilule d'Or 2014", Prescrire a organisé une conférence-débat sur les victimes d'effets indésirables.
Millie Kieve, fondatrice d'April, association britannique de victimes d'effets indésirables médicamenteux psychiatriques, a donné la voix aux victimes, notamment au travers de témoignages personnels.
Sophie Le Pallec, présidente d'Amalyste, association française de conseils et d'aide aux patients victimes des syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson (des effets indésirables très graves de médicaments) a montré comment il était en pratique presque impossible aux victimes de médicaments d'être reconnues comme telles, notamment en raison d'une législation inadaptée.
Bruno Toussaint, directeur éditorial de Prescrire, a souligné qu'il était important d'écouter les victimes, pour mieux soigner : « Beaucoup de drames sont évitables en choisissant mieux les traitements. (...) Chacun a intérêt à écouter les victimes des médicaments. Chacun a intérêt à les connaître, à les reconnaître, à les écouter. Leur histoire, leur parcours, leurs témoignages, et ceux de leur entourage, sont une riche source de progrès pour mieux soigner, pour mieux choisir les traitements, pour mieux s'informer et se former, pour mieux réguler le marché des médicaments, pour mieux gérer les ressources de l'assurance maladie, et aussi pour repenser en profondeur la prise en charge des victimes des médicaments, y compris en matière juridique (…) ». Les textes des interventions sont en accès libre ICI